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Apprenez à aimer la poésie...
20 mai 2015

Heidi angoisse paul verlaine

 

Introduction

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                                                     (Monet - La passeggiata (Camille Monet con il figlio Jean sulla collina)
Mon rêve familier est un sonnet extrait de la première partie (« Melancholia ») du recueil Poèmes saturniens (1866)
C'est un sonnet en alexandrin.


Lecture du poème



Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur transparent
Pour elle seule, hélas ! Cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.


Verlaine
Poèm
es saturniens


Etude


Contraste du rêve avec la réalité


Le rêve fait partie de la vie de l’auteur on le voit grâce à "je fais souvent ce rêve" Ainsi on observe un présent d’habitude qui indique que le rêve est déjà connu.
Le rêve est "familier" mais aussi "étrange et pénétrant" (vers 1) Il y a une contradiction car ce qui est familier n'est en général pas étrange : Verlaine rêve d’un monde différent ("étrange") mais dans lequel il se retrouve ("familier").
Les alliterations  en [r] et en [t] donnent un effet de rigidité.
Le lieu et le temps ne sont pas définis.
On peut affirmer que le rêve est confus.

Dans ce poème c'est le présent qui domine "et que j’aime et qui m’aime" (vers 2) : c'est un présent de vérité générale.
Ruptures aux vers 11 et 14 avec l'emploi du passé : caractère insaisissable de la femme, présente et absente (vie/mort)
Le poème semble être confu au niveau de sa situation temporelle.
On relève le mot "souvent" qui évoque un effet de banalité et le mot "statues" (vers 12) qui indique une éternité et une immobilité.

La femme rêvée

Elle est aimée. L'auteur est certain que l'amour est réciproque "et que j’aime, et qui m’aime" (vers 2), "et m'aime et me comprend" (vers 4). C'est l'amour parfait pour le poète car l'amour est compris par la femme.
On observe une anaphore de "elle seule" ce qui indique un amour unique

Elle seule est capable de comprendre et consoler le poète ("et les moiteurs de mon front blême, / Elle seule les sait rafraîchir" vers 7-8)
A travers "cœur transparent" (vers 5) on affirme que la femme comprend les émotions du poète.

Elle est mystérieuse, "inconnue" (vers 2).
Elle n'est pas totallement connue de l'auteur : "ni tout à fait la même / Ni tout à fait une autre" (vers 3-4).
Son prénom et son physique sont confus (vers 9-10).

La femme n'existe pas. L'interjection "hélas !" (vers 6) nous fait comprendre un sentiment de douleur. Le poète regrette que la femme ne soit qu'un rêve et qu'elle n'existe pas dans la réalité.
Le passé simple contraste avec le présent car le rêve est au présent et la réalité est au passé.
Le poème se termine par le mot "tues".


Conclusion

Mon rêve familier permet à Verlaine d'évoquer sa tristesse.. Grâce au rêve.. Verlaine se réfugie dans la femme qui le console. Dans ce poème la  femme est idéalisée.

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